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Cher lecteur,

Après l'ironman de Nice et un début de saison décevant, deux semaines de récupération s'imposaient. Récupération complète ? Non... Puisque le weekend suivant mon retour de Nice avait lieu le triathlon du Mans. Je reprends par du très court, pour m'amuser :

- un super sprint le samedi, où je prends la 2e place, à 5 secondes derrière... un minime (qui me met 1'10 lors des 400 mètres de natation sans combinaison) !

- un sprint le dimanche, où je sors encore très loin de l'eau avant de peiner à remonter à vélo et à pied. Ma 15e place est bien loin de mon podium de 2013, une semaine après l'ironman de Klagenfurt.

Quelques photos du triathlon XS du Mans, dont le podium avec deux "gamins" :-)
Quelques photos du triathlon XS du Mans, dont le podium avec deux "gamins" :-)
Quelques photos du triathlon XS du Mans, dont le podium avec deux "gamins" :-)

Quelques photos du triathlon XS du Mans, dont le podium avec deux "gamins" :-)

Le 25 juillet, je suis en meilleure condition pour aller prendre par à l'Olympic Breizhman (1,5-40-10). Au coeur de la forêt de Brocéliande, la magie n'opère pas complètement et après de bonnes sensations en natation et à vélo, je suis un peu scotché à pied (37' environ) et garde ma place de 5e sur 250.

Les choses sérieuses reprennent véritablement lors du triathlon M d'Embrun le 13 aout. Mais, probablement dans un faux rythme, je ne sors de l'eau que 89e... Evidemment, j'ai l'impression de remonter beaucoup de coureurs sur le parcours, mais là encore mon chrono n'est pas très bon (29e) et je pose le vélo 38e. Cette fois, la remontée se poursuit à pied avec des sensations satisfaisantes en seconde moitié de course. Je fais le 18e chrono (36'44) pour terminer à la 27e place à 14' du vainqueur. C'est moins bien qu'en 2013 (18e à 13' du vainqueur) mais moins alarmant que mes courses du printemps.

L'objectif de ce mini-cycle d'entraînement sur juillet et aout était le triathlon L du Mont Blanc, à Passy. Une nouvelle course de montagne : 1,9 km de natation, 90 km de vélo avec 2000 mètres de dénivelé positif et 20 km à pied en grande partie sur sentiers. C'est la première édition sous ce format, et seulement 250 athlètes sont inscrits. L'occasion pour moi de faire un podium ? Un rapide coup d'oeil sur la liste des engagés exclue cette possibilité. J'y décèle au moins 3 athlètes élite, dont un autre Finistérien adepte des ascensions en roue lenticulaire et blogueur décalé. L'objectif est donc de me faire plaisir et donner mon maximum dans un contexte concurrentiel qui ne me permettra probablement pas de me situer.

Désormais breton, la pluie ne me fait (presque) plus peur ! Heureusement, car à l'aube, les averses arrivent sur la vallée de l'Arve, en trempant les routes sans abaisser la température.

Dans un ciel qui s'éclaircit légèrement, laissant apparaître les majestueux glaciers du massif du Mont Blanc, je m'élance dans l'eau claire en sprint, puis en enchaînant trois plongeons de dauphins. Je parviens ainsi à rester en première ligne. Certains pieds s'éloignent mais d'autres restent à portée : je profite de l'aspiration à une bonne allure, sprintant même à mi-course pendant 2 minutes pour rejoindre un nageur mieux placé. A la sortie de l'eau, le speaker m'annonce 14e à l'arrière d'un petit groupe de 5. Je pars ainsi probablement à vélo dans le top 10.

Première transition

Première transition

Virage à droite, virage à gauche, virage à droite, rond point et... chute ! Dès le 3e kilomètre, ma roue avant se dérobe en sortie de rond point à plus de 30 km/h. Je tombe lourdement sur la gauche et glisse sur une dizaine de mètres. Une légère brulure sur le flanc ne m'empêche pas de repartir aussitôt. Mais mon dérailleur a subit plus de dégâts : il touche les rayons sur les plus hauts pignons. Je m'arrête à nouveau à deux reprises pour essayer de le redresser, mais il me faudra malheureusement renoncer à utiliser mes 3 plus grands pignons. J'aurai donc au mieux un 39-21 dans les montées...

C'est donc en danseuse et en force que je remonte la poignée de coureurs qui m'a dépassé, puis avec une extrême prudence que j'aborde les descentes sur la route détrempée. Je me fais doubler très temporairement par la première femme qui par un jeune cycliste qui semble tout donner dans les montées. Mais je les distance définitivement dans les portions descendantes.

Début de la 3e montée (km 20), à la fin de la première heure de course. En danseuse pour emmener mon gros braquet...

Début de la 3e montée (km 20), à la fin de la première heure de course. En danseuse pour emmener mon gros braquet...

Après une heure de course, j'ai parcouru 22 kilomètres... La journée va être longue ! Heureusement, les descentes sont distrayantes : il s'agit de doubler motos, voitures et même autocars sur une route encore humide et très sinueuse ! Pas de nouvelle chute toutefois et j'arrive à mi-parcours encore en forme, prêt à aborder l'ascension de 700 mètres de D+ vers Plaine Joux, principale difficulté du parcours. Au pied, on m'annonce 11e à 4' du 10e (en fait j'étais alors 9e). Je réalise que les écarts sont déjà considérables. Je monte prudemment jusqu'à me faire rattraper par le cycliste du premier relais, auquel je m'accroche pendant 7 kilomètres jusqu'au sommet. Mon rythme cardiaque monte jusqu'à 157 puls/min, mais comme depuis le début de la course, je suis autour d'une vitesse ascensionnelle de 1100 m/h. Les écarts importants se confirment lorsque nous croisons les premiers de la course.

Principale ascension : toujours en danseuse, mais avec le sourire ! (au fond les glaciers du Mont Blanc)
Principale ascension : toujours en danseuse, mais avec le sourire ! (au fond les glaciers du Mont Blanc)

Principale ascension : toujours en danseuse, mais avec le sourire ! (au fond les glaciers du Mont Blanc)

Dans la descente, mon "lièvre" me distance progressivement mais me permet aussi de bien appréhender les virages, sur une route qui commence à sécher. Nous terminons par 5 kilomètres de plat (quasiment les seuls du parcours...) avant le retour au parc à vélo.

Je profite de la transition pour questionner mon père : "Le top 5 est loin ?" "Au moins 10 min !" "C'est faisable !". Je m'élance donc à pied plein d'ambition, à ma petite allure pépère de 4 min/km. Pépère tant que la fatigue n'arrive pas, c'est toujours l'inconnue.

Premier kilomètre.
Premier kilomètre.

Premier kilomètre.

Nous commençons par un tour du lac, qui me permet d'apercevoir, sur la rive opposée, mon premier prédécesseur. J'estime avoir près d'un kilomètre de retard. Il va falloir être patient pour revenir... Je l'aperçois à nouveau en point de mire lors du 6e kilomètre. A 10 mètres derrière lui après 7 kilomètres, mon lacet se défait et je dois m'arrêter une vingtaine de secondes pour le refaire. Ce n'est qu'au début du 9e kilomètre que je le double finalement pour prendre la 8e place. Le 7e est rapidement en vue et je reviens sur lui à peine deux kilomètres plus loin.

A mi-course à pied, je n'ai plus personne en vue mais je tente de relancer l'allure. Par chance, le passage le long d'un champ lors du 13e kilomètre me laisse apercevoir deux coureurs à l'horizon. Je prends l'écart : 1'30 ! En gagnant 15' par kilomètre sur eux, je peux revenir avant l'arrivée ! Mais je les reprendrais finalement au km 16 et au km 17. Je tente de maintenir l'allure lors des 3 derniers kilomètres, pensant être classé 5e. Les encouragements chaleureux des spectateurs et la perspective d'en terminer me donnent les dernières étincelles de motivation.

A la fin du 19e kilomètre, j'interroge un bénévole : "il y a 20 ou 21 km ?" "20 km" me répond-il ! Une réponse qui me soulage puisque je suis à mon maximum.

Enfin, l'arrivée, satisfait de mon effort !
Enfin, l'arrivée, satisfait de mon effort !

Enfin, l'arrivée, satisfait de mon effort !

 

Après le passage de la ligne, je comprends que j'ai en fait doublé le coureur du premier relais. Je ne suis donc pas 5e mais 6e en individuel... Le buffet copieux du ravitaillement et son reblochon me réconforteront finalement.

 

Ravitaillement et tee-shirt "Finisher" bien mérités !

Ravitaillement et tee-shirt "Finisher" bien mérités !

Ma gestion de course m'a permis de courir très régulièrement à 15 km/h, soit le deuxième temps. Le podium est 18 minutes devant moi, complètement inaccessible comme prévu. La cinquième place est à un peu plus de 2 minutes. Sans chute, j'aurais donc pu me battre pour un top 5 !

A bientôt pour la fin de la saison : triathlon M de Cassis et triathlon L de Bandol, début octobre !